En mars dernier, dans un article titré « les PIAL arrivent », nous nous posions des questions à propos de l’évolution du travail des AESH dans le cadre des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés). Le Ministère de l’Education nationale vient d’apporter des réponses. Les PIAL sont arrivés !
Dans le cadre du projet « Ensemble pour une école inclusive », le Ministère marque sa volonté de mieux reconnaître la place des AESH dans le système scolaire et il propose une réorganisation de leur travail. Les services qui, dans les Inspections académiques mettent en œuvre la politique de scolarisation des élèves en situation de handicap, prennent le nom de « service Ecole inclusive ».
Les AESH sont membres à part entière de la communauté éducative
Les AESH appartiennent à la communauté éducative mais ils n’y sont pas toujours suffisamment bien intégrés. Le Ministère insiste donc pour que ce principe général devienne partout réalité. Il rappelle qu’enseignants et AESH sont appelés à travailler ensemble de manière quotidienne. Les AESH sont placés sous la responsabilité éducative et pédagogique des enseignants eux-mêmes, des directeurs d’école et des chefs d’établissement. Les modalités d’accompagnement de l’élève en situation de handicap par les AESH sont élaborées et fixées par les enseignants auprès desquels ils travaillent. Les AESH sont associés aux réunions des équipes de suivi de la scolarisation.
Les directeurs ou les chefs d’établissements doivent veiller, de leur côté, au bon accueil de l’AESH. Il sont invités à lui accorder un entretien d’accueil, à le présenter aux enseignants et aux élèves, puis à organiser un entretien de présentation associant les parents, l’enseignant concerné ou le professeur principal et l’AESH.
Le service Ecole inclusive facilitera l’accès de l’AESH aux outils et documents utiles à l’accompagnement des élèves concernés. Par ailleurs, petite simplification administrative, les six CDD d’AESH seront remplacés par deux CDD de trois ans. La liste des postes vacants sera publiée sur le site Place de l’emploi public. Et enfin, détail sympathique, une adresse fonctionnelle de courrier électronique est attribuée aux AESH.
Le PIAL est une nouvelle forme d’organisation du travail des AESH
Le PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisés) est essentiellement une nouvelle forme d’organisation du travail des AESH qui doit permettre de mieux répartir et coordonner leurs interventions en fonction des besoins et des emplois du temps des élèves concernés.
Il est un regroupement d’écoles et/ou d’établissements, à l’échelle d’une circonscription, d’un EPLE (Etablissement Public Local d’Enseignement) ou d’un territoire déterminé. La mise en place des PIAL se fera progressivement, de manière équilibrée, sur tout le territoire.
Dans le primaire, le PIAL est placé sous la responsabilité de l’IEN, qui peut déléguer, localement, à un directeur d’école, et dans le second degré sous la responsabilité d’un chef d’établissement. Les élèves bénéficiaires d’un AESH restent notifiés par la CDAPH mais c’est le responsable du PIAL qui arrête les emplois du temps des AESH et qui détermine la quotité horaire de leurs interventions auprès des élèves concernés. La circulaire ne le dit pas, mais dans le fonctionnement du PIAL la distinction entre aide individuelle et aide mutualisée n’a plus guère de raison d’être.
Les objectifs du PIAL : souplesse et autonomie
L’Education Nationale prend ainsi quelque distance par rapport à la MDPH. Elle se réserve l’organisation du travail des AESH. Le PIAL a pour objectif d’apporter de la souplesse dans l’organisation de l’accompagnement humain tout en restant, sur le terrain, au plus près des besoins des élèves en situation de handicap.
Un accompagnement ainsi rendu plus efficient n’en atteindra que mieux ses buts essentiels, à savoir développer l’autonomie de l’élève dans ses apprentissages et l’efficacité des enseignements ; sans oublier de veiller, si besoin, à sécuriser l’environnement de l’élève et à lui apporter la protection nécessaire quand la situation ou le contexte l’impose.
Ces deux objectifs, plus de souplesse et accès mieux contrôlé à l’autonomie, ne sont sans doute pas sans lien. Certains craignent en effet que l’accompagnement individuel n’ait tendance à isoler l’élève du reste de la classe et ne favorise pas suffisamment son autonomie (voir : AVSi et AVSm). Il est peut-être intéressant, en effet, de tendre vers un travail plus « mutualisé » des AESH.
Le manque de souplesse des AVS individuels était d’ailleurs l’un des arguments qui avaient justifié la création des AVS mutualisés, en 2013. On se plaignait des emplois du temps trop rigides, quand par exemple l’AVS restait une heure sur le banc de touche à assister à la leçon d’EPS… Concernant l’accent mis aujourd’hui sur l’autonomie, il est vraisemblable que l’on n’a pas fini d’en parler et que ce thème reviendra dans les prochains débats.
Texte de référence : circulaire du 5 juin 2019, préparatoire de la rentrée 2019 – Pour une École inclusive
81 commentaires sur “Les PIAL : une nouvelle organisation du travail des AESH”
Bonjour, je suis aide soignante en reconversion professionnelle et je souhaiterais avoir des renseignements concernant le métier d AESH. Vous serait il possible de me recontacter au 06 01 83 75 69 ?? Je serai disponible à partir de demain midi. Merci pour votre réponse. GAUTHIER Marielle.
Ces PIAL sont une catastrophe. Depuis leur mise en place, ces structures entretiennent la pénurie d’AESH par des salaires et conditions d’embauche qui décourage les plus motivés… Quand ils ne posent pas des lapins aux entretiens des candidats. Ils exigent de candidater pour du plein temps quand les heures d’attribution sont partielles.
Résultat : Les établissements comme les élèves en situation de handicap souffrent de cette pénurie.
Une strate supplémentaire nuisible et qui coûte de l’argent. Bravo, quelle brillante idée !
Nous savons maintenant avec le recul que le système PIAL est un fiasco dans les faits! Cette structure permet surtout d’exploiter au maximum les AESH. le PIAL est un outil de gestion de la pénurie des AESH!
La réalité est que le système PIAL permet de faire un maximum d’économies sur le dos des élèves handicapés et des AESH.
Après, tout le discours consistant à dire que le PIAL permet de répondre au plus près des besoins des enfants: c’est un gros mensonge sur le terrain. On va attribuer quelques heures par ci par là, pour qu’il y ait un adulte avec un enfant, mais quant au besoin réel des enfants on s’en moque.
Des AESH peuvent accompagner entre 7 et 14 élèves dans certaines académies et dans 3 à 4 établissements différents!!
Les textes sont clairs ! Si vous arrivez au terme des 6 ans avant la fin de votre contrat de 3 ans il doit être proposé un CDI. Si vous refusez le CDI votre CDD continue jusqu’à la fin
« Les modalités d’accompagnement de l’élève en situation de handicap par les AESH sont élaborées et fixées par les enseignants auprès desquels ils travaillent. » C’est une blague ? A aucun moment ce sont les enseignants qui décident des modalités d’accompagnement ! Nous mettons en œuvre le PPS élaboré par la MDPH à partir du gevasco rédigé par l’enseignant référent en équipe éducative dont les aesh font partie !
Dans la réalité des faits, c’est souvent surtout l’AESH qui gère tout de A à Z sans même avoir pu consulter ni le pps, ni le gevasco, donc sans connaitre les besoins et le handicap de l’enfant et en devant la fermer la plupart du temps. Le jour où cela sera reconnu, entendu et régularisé, inclusion il pourra y avoir. Point.
Bonjour,
Vous pouvez lancer une procédure au service de télérecours des tribunaux administratifs (https://www.telerecours.fr). Toutes les familles qui se rendent au tribunal dans votre situation ont gain de cause. Il y a une notification MDPH avec une quotité précise et elle doit être respectée. C’est la loi ! Faire appliquer vos droits aideront aussi les AESH qui veulent faire plus d’heures, mais qu’on limite à 20h ou 24h pour ne pas avoir à dire que leur emploi est pérenne et ainsi justifier des contrats à temps partiel et qu’il n’y a pas assez de budget ou d’AESH. En gros, moins les parents feront appliquer leur droit et plus la situation se précarisera. Il est hors de question de brader la scolarité de vos enfants.
Cordialement,