Psychologue ABA

Faire accepter un psychologue ABA dans la classe

L’Education nationale a toujours reconnu la nécessité de « permettre à des personnels spécialisés venant de l’extérieur d’intervenir à l’école ». Des professionnels de la santé peuvent en effet contribuer étroitement à la mise en œuvre du PPS, en coopération avec les enseignants et les AESH.

Néanmoins, quand il s’agit des personnels du secteur libéral, les demandes pour une intervention se heurtent encore à bien des réticences, voire à des refus.  La publication d’un témoignage évoquant le processus très simple de l’intervention d’une psychologue ABA nous paraît susceptible de rendre service à d’autres familles.

Un psychologue ABA dans la classe pour accompagner un élève TSA et son AESH

Objectifs et difficultés au départ

Il s’agit en l’occurrence de la mise en place d’une supervision ABA auprès d’un enfant autiste. La supervision vise à accompagner les professionnels de terrain en améliorant leur formation continue au quotidien et à s’assurer de la correcte mise en œuvre des objectifs ciblés dans le PPS.

Lors de l’entrée de leur enfant en maternelle, les parents étaient heureux de s’être vu attribuer une AESH, mais ils avaient conscience que l’AESH ignorait à peu près tout de la bonne manière d’accompagner un enfant autiste. Ils souhaitaient donc que la psychologue ABA qui suivait leur enfant puisse guider cette AESH.

Les premiers contacts avec l’école ont alors été épineux. La demande des parents apparaissait inhabituelle et irréalisable. Mais les parents se sont montrés tenaces. Ils ont cherché et trouvé des informations et des armes sur des sites internet. Finalement ce sont eux qui ont dû faire connaître aux enseignants le texte officiel autorisant l’intervention d’un professionnel libéral dans l’école : « Lorsque les besoins de l’élève nécessitent que les soins se déroulent dans l’établissement scolaire, c’est-à-dire lorsqu’ils sont indispensables au bien-être ou aux besoins fondamentaux de l’élève, ce besoin est inscrit dans le PPS. L’intervention de ces professionnels fait l’objet d’une autorisation préalable du directeur ou du chef d’établissement » (Circ. 2016-117 du 8 août 2016 – 2.6).

Bref, au départ, ce n’est pas l’école qui a aidé la famille, c’est la famille qui a aidé l’école. Mais ensuite, tout s’est fort bien passé. L’IEN ASH a confirmé que la décision revenait à la directrice de la maternelle.

La mise en œuvre de la supervision

Voici le témoignage des parents de Nicolas, enfant TSA scolarisé en petite section de maternelle (le prénom a été changé) :

L’AESH attribuée par la MDPH était bien présente le jour de la rentrée scolaire pour notre plus grand soulagement.

Quelques jours après la rentrée, quand il s’est agi de la mise en place de notre projet, la directrice s’est montrée très réceptive et compréhensive. Elle s’est rapprochée de l’IEN ASH qui a également été extrêmement compréhensive et je dirai même enthousiaste à l’idée qu’une telle initiative pouvant aider notre enfant soit mise en place.

Nous avons fait part à la directrice des modalités de la prise en charge ABA à domicile, ce en quoi cette méthode consistait et les résultats positifs que nous avions eu grâce à la psychologue ABA qui s’occupe de notre enfant. Nous avons expliqué l’importance de la continuité en milieu scolaire afin que notre enfant continue de progresser. Il nous semblait primordial que la psychologue ABA puisse intervenir en milieu scolaire afin de donner les clefs, les outils à l’AESH mais aussi à l’enseignante pour pouvoir communiquer avec notre enfant et adopter les bonnes attitudes en cas de troubles du comportement.

Nous avons également expliqué à la directrice que tout le monde y gagnerait :
– Tout d’abord et c’est le plus important notre enfant qui pourrait ainsi progresser en milieu scolaire ;
– Le corps enseignant et l’AESH qui pourraient ainsi avoir une guidance pour aider notre enfant. Il y a autant de formes d’autisme que d’autistes et de ce fait chaque enfant a ses propres spécificités. Il y a une manière bien particulière d’entrer en contact avec chacun.

Ainsi, nous avons pu dès le mois d’octobre permettre à la psychologue ABA l’intervention en milieu scolaire.

Fonctionnement

La psychologue ABA intervient en classe à raison d’une fois toutes les deux semaines (cela peut être une fois par semaine). Nous informons au préalable la directrice du jour de présence de la psychologue ABA. Cela se fait en général sur une matinée avec présence en classe et pendant la récréation.

La psychologue ABA voit l’enfant en milieu scolaire et guide l’AESH et la maitresse durant son intervention en classe. Elle leur explique comment réagir dans telle ou telle situation, comment amener l’enfant à faire telle ou telle activité, comment gérer certaines situations…

La psychologue participera aux réunions ESS.

De notre côté, comme c’est la première année de notre enfant en petite section, cette intervention n’est pas encore prévue dans le PPS. Cependant, nous avons bien l’intention de la faire mentionner dans le PPS lors de la prochaine réunion de l’ESS.

La psychologue ABA est en libéral et elle est rémunérée par la famille. Une convention a été signée entre la psychologue, les parents et la directrice de l’école.

Remarques à propos de ce témoignage

Notification PPS

L’intervention de la psychologue ABA doit être approuvée par la CDAPH et être inscrite dans le PPS, d’où la nécessité d’en faire la demande lors de la réunion de l’ESS. Mais les enseignants ont eu l’intelligence d’accepter sa présence dans l’école sans attendre cette réunion.

La responsabilité du directeur d’école

La responsabilité du Directeur de l’école est double. Il lui appartient de juger si l’intervention du professionnel est compatible avec les exigences de la scolarité (locaux de l’école, organisation des classes, etc.)  et de s’assurer que l’intervenant éventuel possède les qualifications requises. Cela ne pose généralement pas de problème si l’intervenant éventuel est un professionnel de la santé ou s’il est présenté par une association.

Le statut et la rémunération de la psychologue ABA

Le fait que la psychologue ABA soit rémunérée par la famille pour ses interventions dans l’école n’est pas sans poser un problème. Aucun texte réglementaire sans doute ne l’interdit. Mais cela nous paraît contraire au principe de gratuité de l’école. Il n’est pas normal qu’un enfant puisse être bien accueilli, fût-ce dans des conditions exceptionnelles, parce que sa famille peut payer.

Les intervenants non bénévoles sont généralement rémunérés par des collectivités publiques ou par des associations. Concernant les psychologues ABA, on constate que certaines MDPH contribuent à leur prise en charge. Et que des enfants de moins de 7 ans peuvent sans doute être pris en charge dans le cadre du dispositif Forfait précoce TND et autisme.

En conclusion

Le témoignage rapporté ici nous paraît significatif. D’autres professionnels, médicaux ou paramédicaux, notamment des orthophonistes, des psychomotriciens, des ergothérapeutes sont appelés à intervenir dans les écoles. Le processus est le même.  

Les questions soulevées par ces interventions sont reprises dans le site « Intégration scolaire et Partenariat », à la page les intervenants libéraux auprès des élèves handicapés
ainsi que des questions adjacentes telles que le  Forfait précoce TND et autisme et le décret du 17 août 2020 qui crée un certificat national d’intervention en autisme peut-être accessible aux AESH.

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