Le PPS – Projet Personnalisé de Scolarisation – a été mis en place par la loi de 2005. Dix ans plus tard, le PAP – Plan d’Accompagnement Personnalisé – était créé à la demande des associations de parents d’enfants dyslexiques, relayée par la FFDys (Fédération Française des Dys). Le PAP visait un public d’élèves qui, bien que présentant des troubles des apprentissages et des difficultés scolaires durables, ont seulement besoin pour leur scolarité d’aménagements pédagogiques. Il s’agissait de simplifier la mise en place de ces aménagements et de leur éviter le PPS.
Dans ce premier article, nous présentons le PAP et les critiques liées à sa mise en oeuvre. Dans un second article à venir, nous reviendrons sur ses avantages, ses limites et dans quels cas choisir le PPS plutôt que le PAP.
L’objet du PAP : simplifier la mise en place des aménagements de la scolarité
Cette simplification est effective. Le PAP est mis en place dans l’école sous la responsabilité du directeur. En évitant, à la différence du PPS (projet Personnalisé de Scolarisation), le passage par la MDPH, il évite des procédures contraignantes et il permet de gagner du temps. Ainsi, sans avoir besoin d’évoquer une situation de handicap – terme qui fait encore peur – on peut prendre des mesures pratiques d’aménagement de la scolarité qui éviteront à l’élève bien des difficultés.
La circulaire relative au PAP, du 22 janvier 2015, propose d’ailleurs en annexe une série d’items d’aménagements pédagogiques éventuels qui n’est pas sans intérêt.
Des critiques qui portent sur la mise en œuvre du PAP
Le PAP, pourtant, est loin de donner entièrement satisfaction à ceux qui l’avaient voulu. Quelques mois seulement après son lancement, les premières critiques portaient sur sa mise en œuvre.
On se plaignait des retards dans l’application de la circulaire, retards dus au manque de médecins scolaires. Le médecin, en effet, doit confirmer le diagnostic de trouble des apprentissages et valider le PAP. La FFDys dénonçait par ailleurs les tentatives de certaines MDPH pour remplacer le plus possible les PPS par des PAP.
D’autres critiques sont liées à la nature même du PAP. A la différence du PPS, mieux cadré par les textes et dont la mise en œuvre est contrôlée notamment par l’enseignant référent et l’ESS (Equipe de Suivi de la Scolarisation), le PAP repose davantage sur la confiance faite à une équipe d’enseignants et à un directeur ou à un chef d’établissement.
La difficulté scolaire est quant à elle laissée à l’appréciation des enseignants, ainsi que les mesures à prendre. Or ceux-ci n’ont pas toujours, loin s’en faut, la connaissance de la nature exacte des troubles de l’enfant. La circulaire du PAP se garde bien, d’ailleurs, de définir les troubles des apprentissages.
Le suivi du PAP reste souvent aléatoire
Après que le PAP ait été adopté par l’école et par la famille, reste le problème du suivi, qui est sans doute le principal problème du PAP. Le directeur dispose d’une grande marge de manœuvre pour organiser ce suivi, et il faudrait qu’avec le médecin scolaire, ils veillent à la bonne mise en œuvre du Plan qu’ils ont construit.
Mais ce suivi reste souvent aléatoire. Nombreuses sont les familles qui se plaignent de la mauvaise mise en œuvre des préconisations du PAP.
On reproche encore au PAP de ne pas accorder aux familles certaines aides qui semblent être de droit lorsqu’elles ont un enfant handicapé : aides financières (AEEH, PCH), aides humaines (AVS, AESH, SESSAD), matériel pédagogique (ordinateur). Mais c’est le principe même du PAP. Si ces aides s’avèrent nécessaires, il faut passer au PPS !
Il reste à comprendre pourquoi le PAP suscite tant de méfiance et en quoi le PPS peut lui être préférable. C’est ce que nous aborderons dans la seconde partie de cet article.
14 commentaires sur “PAP ou PPS : choisir le meilleur dispositif d’accompagnement pour son enfant (1/2)”
Bonjour,
Le mieux serait de dire la vérité:
il existe 3 statuts sociaux pour les enfants à partir de 3 ans: scolarisation, handicap et hospitalisation. Le PAP est fait pour les enfants scolarisés ( parcours normatif sans encombre) et le PPS pour les enfants en situation ( notoire ) de handicap, ce qui change infiniment la donne en matière de procédure scolaire, d’appréciation et d’orientation, et ce jusque 16 ans. la MDPH ne s’occupe (bien) que des dossiers des enfants en situation notoire de handicap, ce basculement statutaire que BEAUCOUP DE PARENTS REFUSENT pour des raisons qui ont trait au risque psychologique de déclassement social.
Si les gens veulent de l’argent et des droits sociaux et éducatifs spécifiques pour leurs enfants dont ils ne veulent pas qu’ils soient considérés officiellement comme handicapés, qu’ils s’attachent.
Bonjour, j’aiune question.
J’ai un élève qui a un PPS (aesh, adaptations des supports, plus de temps en évaluations…) . MAIS la famille n’a pas obtenu l’aval de la mdph pour un ordinateur (car la mdph estime qu’une orientation est nécessaire).
Alors la famille me demande de modifier un PAP qui date de 2ans, avant la reconnaissance MDPH, afin d’inclure l’ordinateur.
Que suis-je censée faire ?
je voudrais savoir combien de temps cela prends pour mettre en place un PAP pour une enfant de 7ans pour la Martinique et les démarches a suivre merci de votre réponse
A priori, mettre en place un PAP pour un élève de l’école primaire ne prend pas beaucoup de temps, puisqu’il suffit que le directeur de l’école organise une réunion, en invitant les personnes concernées. Voyez « la mise en place du PAP ».
C’est la circulaire du 22 janvier 2015 : « Le directeur d’école ou le chef d’établissement élabore le plan d’accompagnement personnalisé avec l’équipe éducative, en y associant la famille ainsi que les professionnels concernés. »
Les personnes invitées sont les parents, l’enseignant de la classe, le médecin scolaire, les professionnels qui suivent l’enfant, le psychologue scolaire de l’école… Si le médecin scolaire ne peut pas participer, il doit avoir envoyé un document attestant qu’il est favorable à le mise en place d’un PAP.
Ce qui peut demander plus de temps, par contre, ce sont les démarches préalables qu’accomplira la famille pour réfléchir au contenu du PAP, c’est-à-dire aux aménagements demandés : rencontre de l’enseignant de la classe, du médecin scolaire, éventuellement des professionnels qui suivent l’enfant…
Pierre Baligand
Monsieur BALIGAND, bonjour.
Je suis maman de 2 garçons DIABÉTIQUES sous pompe à insuline et mon aîné a été diagnostiqué dysgraphique, il y a 1 ans.
Apparemment, c’est un problème qui le suit depuis le CE1, mais les enseignants ne savaient pas me conseiller, ni vers quel professionnel me diriger.
C’est lors d’une consultation, il y 1 an, chez la pédiatre, entre 2 vaccins, que j’en ai discuté avec elle désespérément, et elle m’a dirigé vers une orthoptiste.
Mon aîné a incroyablement réussi les test d’entrée au collège privé et a été accepté cette rentrée 2019 / 2020.
Et ce, malgré une note en Français de 09 sur 20 …(09/20), vous l’aurez deviné….à cause de sa dysgraphie.
Le Directeur a été charmé par son sérieux et son dévouement. Mon fils a même créé une petite maquette du système solaire écologique pour le montrer le jour de l’entretien en oral.
Donc, voilà où j’aimerais en venir ! Depuis son entrée au collège privé son écriture et terriblement et catastrophiquement illisible. Ça ne ressemble à rien et ses professeurs n’arrivent pas à le relire. Du coup j’ai demandé à l’orthoptiste de me faire un courrier pour les enseignants afin de leur expliquer de quoi souffre mon fils. Tous les enseignants (es) ont été compréhensifs hormis UNE. Sa professeur de Français qui, je site ses mots, « en a marre de déchiffrer ses cours ! », et aussi « pourquoi tu fais ça » et en encore pire » si tu ne fait pas d’efforts, le Directeur ne voudra d’un élève comme toi, il y a beaucoup d’élèves meilleures que toi qui en leur place ici. Si tu me montre pas tes preuves, tu seras renvoyé ! ».
Imaginez Monsieur dans quel état on été moi et mon suite à ses agissements. Cest vraiment hummiliant !
Croyez- vous que je peux faire intervenir des inspecteurs, ASH ou autre ….???
S’il vous plaît, aidez- moi !!!
Voici mon portable: 06.64.11.08.94
Et mon mail : iman.elo@hotmail.fr
Je vous remercie pour votre compréhension et vous prie de croire à l’assurance de ma parfaite considération.
Madame iman.
Bonjour madame,
Si votre enfant n’est QUE dysgraphique (il n’a pas d’autre problème connu), c’est probablement lié à un mauvais apprentissage de l’écriture. Malheureusement, ce n’est pas reconnu par l’Éducation Nationale, les professeurs des écoles sont très mal formés, et les enfants peuvent prendre des habitudes qui aboutissent à des catastrophes quand il leur est demandé d’écrire plus vite (souvent, au collège).
Il existe des professionnels qui rééduquent l’écriture, et reprennent les bases, avec des résultats parfois impressionnant. Ce n’est malheureusement pas remboursé, mais ça permettrait à votre enfant de reprendre sa scolarité sereinement. (cherchez : rééducation en écriture, ou SOS écriture…) En attendant, si vous avez un problème avec un professeur, essayez de le voir, de préférence avec le directeur (qui pourra apaiser les choses et servir de médiateur). Il y a certainement des solutions. De la part d’un professeur qui souffre aussi parfois en corrigeant ses copies…
Bon courage à vous et votre fils.
Bonjour,
Il faudrait faire un bilan chez une ergotherapeute (sous prescription médicale ) afin de détecter une éventuelle dyspraxie à l’origine de la dysgraphie et faire valider le diagnostic par un neuropediatre. L’ergotherapeute pourra lui faire de la rééducation graphique et surtout de l’apprentissage du clavier afin de passer sur ordinateur si besoin, ce qui pourrait vraiment aider votre fils. Bon courage!
OK
Bonjour,
Je pense que c’est bien trop tard pour vous répondre mais vous pouvez faire une rééducation auprès d’une graphologue, pas besoin de prescription pour ça. Je l’ai fais pour mon fils de 10 ans et après 12 séances l’écriture est devenue correcte et lisible pour les enseignants
qui etablit le pps a partir des notifications mdph ?
J’ai eu un problème de gestion de mes méls, je pense avoir essayé de vous répondre, mais je ne suis pas certain que ma réponse vous soit parvenue !
On peut dire que globalement, c’est la notification de la MDPH, ou plus exactement de la CDAPH, qui constitue le PPS, au moins pour toute la partie scolaire de la notification. Mais c’est souvent rédigé de telle manière que les parents ne se rendent pas compte que c’est le PPS.
J’ai entendu par exemple un jour des parents dire : la MDPH m’a attribué un AVS mais je n’ai pas eu de PPS. Or justement, le PPS, c’était l’attribution de l’AVS.
Ceci dit, la notification de la MDPH reste souvent très générale en ce qui concerne par exemple les aménagements scolaires. Alors c’est un PPS très limité. Il faut qu’ensuite l’équipe de suivi de la scolarisation (ESS) et les enseignants complètent ce PPS. L’ESS le fera dans le cadre du GEVASCO. Alors c’est le GEVASCO qui finit par apparaître comme le vrai PPS, ou tout au moins comme le plus utile.
Je ne sais pas si je suis suffisamment clair !
Pierre Baligand
Ce sont les notifications de la MDPH qui constituent le PPS. Mais ensuite l’école et l’ESS prennent les mesures adaptées pour la mise en oeuvre de ce PPS, ce qui complète le PPS
Bonjour,
Au niveau scolaire; c’est le GevaSco, rédigé par l’enseignant référent au terme d’une ESS, qui alimente le PPS, ce dernier se fondant dans la reconnaissance spécifique du handicap.
Le reste de l’explication de M. Baligand est entièrement valable.
Cdlt