ordinateur en classe au service des enfants Dys

L’ordinateur au service des élèves

L’ordinateur peut apporter une aide considérable à des élèves qui ont des problèmes de graphie à cause par exemple d’un trouble de la motricité fine. Bien écrire leur demande un effort vite épuisant. C’est le cas notamment, bien souvent, des élèves dyspraxiques. L’Education Nationale peut fournir un ordinateur et autoriser son utilisation en classe quand le besoin en a été reconnu par la MDPH, dans le cadre du PPS.

La reconnaissance du besoin et l’attribution d’un ordinateur 

Dans le cadre du PPS

Le besoin de Matériel Pédagogique Adapté (MPA) est soumis à l’appréciation de la CDAPH. L’attribution d’un matériel, le plus souvent d’un ordinateur, doit être notifiée par la CDAPH et figurer dans le PPS. C’est ensuite l’Inspection académique qui fournit – gratuitement – le matériel. L’Education nationale demande que l’utilisation de l’ordinateur soit  régulièrement évaluée.

Les dispositions officielles sont précisées dans la circulaire deu 6 août 2016 :
« La scolarité d’un élève handicapé peut être facilitée par l’utilisation de matériel pédagogique adapté. Le besoin pour l’élève de disposer de ce matériel est apprécié par l’équipe pluridisciplinaire et cette décision est prise et notifiée par la CDAPH. Ce matériel pédagogique à usage individuel est mis à disposition de l’élève par les académies (…). 
L’utilisation effective du matériel mis à disposition de l’élève est évaluée à chaque réunion de l’équipe de suivi de scolarisation et détaillée dans le GEVA-Sco« .
(Circulaire 2016-117 du 6 août 2016 – paragraphe 2.5 – Le matériel pédagogique adapté)

Dans le cadre du PAP

L’utilisation de l’ordinateur en classe peut être aussi préconisée dans le cadre du PAP. Ce sont alors le médecin scolaire et l’équipe éducative qui apprécient le besoin d’un ordinateur, lors de l’élaboration du PAP.

Qui fournit l’ordinateur ?

Dans le cadre du PPS, l’ordinateur est fourni par l’Education Nationale

Une décision de la MDPH est indispensable pour que les frais engagés pour les aides attribuées à l’enfant puissent être pris en charge par l’Etat. C’est le cas lorsque l’enfant a un PPS.

Le ministère de l’Education nationale a mis en place un dispositif d’équipements des élèves et des établissements scolaires qui les accueillent. Les matériels sont achetés ou loués par l’inspection académique ou le rectorat et restent propriété de l’Etat. L’élève peut conserver le matériel pédagogique adapté qui lui a été attribué tant qu’il est scolarisé dans la même académie.

Au niveau académique, ce matériel n’est pas géré par des gestionnaires mais par des enseignants détachés pour ça. La raison en est sans doute que ces personnels doivent aider pédagogiquement les enfants à se servir du matériel qui leur est attribué. Ce qui d’ailleurs est loin d’être toujours le cas ! On peut comprendre aussi que le suivi de ce matériel soit limité, puisque c’est un matériel qui devient assez vite obsolète.

Mais dans le cadre du PAP, l’élève doit utiliser son ordinateur personnel

Le PAP, par contre, ne fait pas l’objet d’une notification de la CDAPH. L’ordinateur préconisé dans le cadre du PAP n’est donc pas fourni par l’Education Nationale. L’élève doit utiliser son ordinateur personnel.

Un jour viendra peut-être où c’est l’Education Nationale qui fournira les ordinateurs…

Un coordonnateur informatique départemental

A qui s’adresser ?

Il y a en principe dans chaque département, auprès de l’IEN-ASH, un enseignant chargé de la distribution, de la gestion et de la mise en oeuvre du matériel informatique. Il est souvent classé parmi les conseillers ASH. Cet enseignant peut donner des conseils aux familles, notamment pour le choix des logiciels, et la plupart interviennent au besoin auprès de l’enfant et/ou auprès de l’enseignant pour aider à la mise en place de l’ordinateur en classe. Son appellation peut varier. On trouve parfois conseiller ERUN (Enseignant Référent pour les Usages du Numérique).

On trouve l’adresse de cet enseignant sur le site de l’IEN-ASH dont il est le conseiller informatique (ou en téléphonant au secrétariat de l’IEN-ASH).

Voir : les coordonnées des IEN-ASH.

Les difficultés liées à l’impression

L’imprimante est-elle nécessaire en classe ? Le choix et l’utilisation  de l’imprimante peuvent poser des problèmes spécifiques. Deux témoignages à  ce sujet :

« En tant qu’ergothérapeute, travaillant dans les établissements scolaires, ce que je vois au sujet des photocopies, c’est que ça ne marche jamais, même quand l’établissement met à disposition une photocopieuse. C’est trop lourd point de vue organisation, pour les élèves. Je n’en ai jamais vu un seul y arriver correctement. Les récréations sont faites pour faire une pause, une vraie. Quand un élève veut faire ses photocopies, comme par hasard le copain n’a pas le bon cahier. Ou bien c’est la cohue à la seule photocopieuse… Plein de raisons de ne pas y arriver.
Le mieux est d’acheter un scanner portable type Iriscan book 3… » 

Nathalie – Ergothérapeute – 14-02-14

« En 2009 lorsque mon fils a bénéficié la première fois d’un ordinateur octroyé par la MDPH et fourni par IA86. L’ordinateur était fourni avec une imprimante jet d’encre multifonctions (imprimante, copieur, scanner). Son utilisation était possible en primaire car l’enfant ne change pas de classe mais elle est devenue impossible au collège.
Depuis plusieurs année, l’Inspection académique ne fournit que l’ordinateur avec parfois une souris scan.  Les cours devraient être fournit sur clé USB  permettant ainsi d’éviter l’impression compliquée à faire sur place ».

Joël – 05-01-19

Une crainte de stigmatisation

Certains élèves surtout à l’adolescence, refusent d’utiliser l’ordinateur en classe, de peur d’être stigmatisés comme handicapés aux yeux de leurs camarades. Parfois des parents partagent la même crainte.

Nathalie – 10-10-16
« Le problème, surtout au collège, c’est que les élèves ne veulent pas « s’afficher ».
Il y a tout un travail à faire là dessus. Dès le primaire, même ». 

Nathalie – 10-10-16

« Mon grand fantastique à moi a eu la même attitude à partir de la grande section. Maintenant, il est au lycée en première, il « refuse » toujours d’écrire ou de faire un schéma à la main, mais avec un grand sourire, et il explique lui-même au prof que si on lui donne le support du schéma sur son ordinateur il peut le légender, et qu’il rendra son devoir sur clef USB car sinon son professeur aurait trop de mal à le lire… ».

Véronique – 19-10-16

Des guides pratiques

Un document du Dr Pouhet : Quand faut-il introduire l’ordinateur en classe ? Un document très clair.

Un document Eduscol : numérique et handicap. Pour faciliter les choix de ces matériels, un guide pratique a été élaboré, avec la participation du Centre national d’études et de formation pour l’enfance inadaptée (INS-HEA) de Suresnes. Son objet est de rendre les ressources numériques accessibles.

Des aides pour les enfants et les enseignants

L’utilisation de l’ordinateur en classe ne va pas toujours de soi. Il faut que l’élève maîtrise l’usage de l’ordinateur et il faut que l’enseignant sache quelle place faire à l’ordinateur. Des aides diverses peuvent leur être apportées, à l’initiative des institutions, des personnels, des parents…  En voici quelques exemples, et la liste ne demande qu’à être complétée :

  • Certaines MDPH  aident financièrement les familles pour l’intervention d’un ergothérapeute qui enseignera à l’enfant la maîtrise du clavier.
  • Nous avons donné l’exemple du rôle utile joué par un SESSAD qui a contribué à l’appropriation de la culture numérique par le collège au bénéfice des élèves en situation de handicap. Voir article « La formation des enseignants dans le cadre d’un partenariat« 
  • Nous avons présenté aussi l’action auprès des élèves de l’association Réseau dys 86 dans la Vienne pour faciliter l’usage de l’ordinateur à l’école ou au collège. Voir l’article L’action d’une association dys pour l’ordinateur en classe

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