Unités d'enseignement en maternelle

Les UEM – Unités d’Enseignement en Maternelle

L’UEM est une Unité d’Enseignement en Maternelle. Appelée parfois UEMA (Unité d’Enseignement en Maternelle Autisme).

Des classes pour la scolarisation en maternelle des enfants autistes

On appelle Unités d’Enseignement (UE) les classes des IME (Instituts Médicaux Educatifs). Une UEM-autistes (Unité d’Enseignement en Maternelle) est donc une classe d’un établissement médico-éducatif qui est implantée dans une école maternelle pour y accueillir des enfants autistes.  Cette classe peut avoir été transférée d’un établissement vers une école maternelle ou avoir été ouverte directement dans cette maternelle. Dans tous les cas, elle reste rattachée à un IME ou à un SESSAD.

Qu’une classe d’un IME soit « externalisée » dans une école ordinaire n’a rien d’exceptionnel. Ce fonctionnement, qui va dans le sens de l’inclusion scolaire, est vivement recommandé par les textes officiels depuis quelques années (Décret n° 2009-378 du 2 avril 2009).

Quelques rares UEM sont rattachées à des établissements sanitaires (hôpitaux de jour).

Le double intérêt de ces UEM

L’UEM met donc en jeu une collaboration entre l’Education nationale et le secteur médico-éducatif. Elle présente de ce fait un double intérêt.

  • L’intérêt d’une scolarisation adaptée dès la maternelle paraît assez évident. On veut trop souvent mettre à tout prix l’inclusion scolaire au point de départ du parcours de l’enfant en situation de handicap. Il est souvent plus judicieux de débuter la scolarisation par un accueil très adapté. Cet accueil, marqué par des rééducations soutenues et dans un cadre protecteur, peut tendre progressivement, autant que possible, vers la scolarisation dans les classes ordinaires. De  ce point de vue, et sans faire de miracles non plus, l’expérience des UEM paraît probante.L’UEM n’est pas destinée aux enfants susceptibles d’être scolarisés dans une classe ordinaire. Son encadrement conséquent lui permet par contre d’accueillir des enfants ayant des troubles sévères.
  • Le statut d’Unité d’Enseignement facilite une prise en charge pluridisciplinaire dans le cadre d’un partenariat. Dans ces classes, enseignants et professionnels du même établissement ou du même service travaillent naturellement ensemble. Les interventions scolaires et médico-sociales ou sanitaires ne sont pas juxtaposées mais complémentaires. L’objectif commun des intervenants est de mobiliser les capacités d’apprentissage et d’inclusion des enfants par des approches éducatives, thérapeutiques et d’enseignement adaptés.

La prise en charge de tous les enfants d’une même classe par un même service permet d’unifier les actions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques non seulement auprès de chaque enfant mais aussi au niveau du groupe classe. L’équipe éducative veille aussi à la vie de la classe.

Débats autour du nouveau dispositif

Au départ, les principales associations de parents d’enfants autistes, qui n’avaient pas participé à l’élaboration du projet, se sont montrées très réticentes vis-à-vis du nouveau dispositif, craignant   qu’ils n’accordent pas la priorité à l’inclusion. Mais les avis étaient partagés. Nous avons noté une intervention d’Isabelle Resplendino, présidente de L’AFrESHEB, qui répondait aux critiques

« Je vois parfois sur les réseaux sociaux que ces unités sont décriées, par rapport au fait qu’elles ne scolarisent pas les enfants dans les classes ordinaires. C’est, à mon humble avis, un faux procès.

Tout d’abord, ces unités s’adressent à un public d’enfants considérés comme « non-scolarisables » (avec des déficits ou des troubles si importants qu’une scolarisation, même avec un accompagnant à plein temps, serait impossible). Elles se trouvent dans l’école, et c’est l’enseignant qui en est le maître d’œuvre, et non pas le personnel du médico-social qui est dans cette classe.

Car nos enfants ont besoin d’éducateurs, d’orthophonistes, de psychomotriciens, etc. Et ces métiers (à mon grand regret d’ailleurs) dépendent en France du médico-social, et non pas de l’Éducation nationale, comme en Belgique. » (30 mars 2016 sur france 2)

Mise en place et fonctionnement des UEM

Le fonctionnement du dispositif a été cadré avec soin, dans ses différents aspects, par l’Instruction ministérielle du 13 février 2014. Elle précise que la classe accueille au maximum 7 élèves de 3 à 6 ans et que ses élèves sont présents à l’école sur la même durée que les autres élèves de l’école. Ils ne pourront pas être scolarisés dans cette UEM à temps partiel.

Bien que rattachée à un IME ou à un SESSAD, le fonctionnement de l’UEM dans l’école s’apparente à celui d’une ULIS. Les élèves participent à la vie de l’école et bénéficient éventuellement d’inclusion dans les classes ordinaires. La participation de l’IME s’apparente à celle d’un SESSAD puisque les personnels de l’IME viennent travailler sur le lieu de vie des enfants.

Les élèves participent à la vie de l’école. Il est demandé au directeur d’école ou au chef d’établissement scolaire de veiller à l’inclusion des élèves de l’unité d’enseignement dans la communauté des élèves de l’école ; et de favoriser de même la participation de l’équipe des professionnels intervenant dans l’unité d’enseignement à la communauté éducative de l’établissement. 

Mention spéciale est faite des récréations et de la restauration, effectuées sur le même temps que pour tous les élèves de l’école. Un professionnel de l’équipe médico-sociale intervient toujours sur les temps de récréation comme sur les temps de restauration qui sont des temps éducatifs et d’apprentissage. L’équipe médico-sociale (éducative principalement) intervient de même sur les temps d’activités périscolaires dans la mesure où un ou plusieurs enfants de l’UEM y sont inscrits.

Les parents de l’Unité d’Enseignement sont, comme tous les parents de l’école, électeurs et éligibles à l’élection des représentants de parents d’élèves.

Le cahier des charges est extrêmement précis. Il prévoit notamment que l’ARS devra s’assurer que la structure médico-sociale porteuse respecte les recommandations de bonnes pratiques HAS/ANESM. Il prévoit également une formation de 10 jours des personnels concernés, répartie en 4 modules.

Les élèves sont orientés vers l’UEM par la MDPH. Ils bénéficient d’un PPS. La MDPH est invitée à se montrer coopérante et à s’impliquer dans la réussite du dispositif.

L’Instruction ministérielle du 10 juin 2016 adopte la terminologie « troubles du spectre de l’autisme » (TSA), qui se substitue à celle de « troubles envahissants du développement » (TED) ;  elle rappelle que les UEM doivent être localisées au sein d’écoles et non au sein de structures médico-sociales.

Premier retour d’expérience

Sans dresser à proprement parler un bilan, l’instruction ministérielle rapporte un premier retour d’expérience qui confirme une évolution positive pour les enfants scolarisés, tant sur le plan neuro-développemental que sur le plan des acquis des connaissances.

Le retour d’expérience a mis en évidence parmi les points clés du bon fonctionnement des UEM :

  • La participation de tous à la formation initiale
  • L’organisation de temps de coordination, hors présence des enfants, lorsque c’est possible.

Cette dernière observation nous paraît capitale. Pour qu’un réel travail de partenariat puisse être produit, il est nécessaire de laisser du temps de concertation aux partenaires. L’organisation d’une telle structure doit le prévoir dès sa création.

Sinon, est-il facile de travailler ensemble ? Oui, c’est facile quand chacun est compétent dans son domaine et qu’on est d’accord sur les objectifs.

Comment ce dispositif a-t-il été mis en place ?

Le dispositif des UEM implantées dans des écoles maternelles ordinaires a été préconisé officiellement par le 3ème Plan autisme (2013-2017). Ce 3ème Plan prévoyait l’ouverture d’au moins une UEM par département. Cet objectif a été atteint.

La décision de créer une UEM par département a un caractère assez exceptionnel. Les décisions où le Ministère de l’Education nationale s’engage sur le quantitatif sont en effet très rares. Les textes sur les ULIS sont un exemple parmi d’autres de ce non engagement : ces textes reconnaissent la possibilité d’ouvrir des ULIS et ils en fixent les modalités. Mais où et quand ouvrir des ULIS ? Et combien d’Ulis dans le département ? Ces choix sont laissés à la discrétion des Inspecteurs d’Académie.

L’Instruction du 13 février 2014 fixe au contraire un nombre précis d’ouvertures d’UEM. C’est assurément l’une des raisons de son succès !

Lors de la présentation de la stratégie nationale autisme 2018-2022  (4ème Plan autisme), le 6 avril 2018, le Premier Ministre et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes Handicapées, se sont engagés à scolariser en maternelle tous les enfants autistes en âge de l’être.

Des initiatives antérieures

Le dispositif n’a pas été conçu un jour, ex nihilo, dans les Ministères. Il prenait appui sur des initiatives et des expériences antérieures.

Une premières UEM avant la lettre a été celle de la classe Soleil de l’école Saint Dominique de Neuilly-sur-Seine (92), ouverte en septembre 2009.

Ces expériences étaient celles de parents qui avaient connu l’échec de l’intégration d’un enfant autiste dans une classe ordinaire mais aussi de directeurs d’établissements qui souhaitaient voir apparaître des formes pertinentes d’intégration scolaire. Ces parents et ces professionnels trouvèrent une oreille attentive auprès de Marie Arlette Carlotti, Ministre déléguée aux personnes handicapées. Mme Carlotti s’impliqua personnellement dans le projet et engagea l’élaboration du 3ème Plan autisme.

Le choix des Unités d’Enseignement pour ouvrir ces classes pour enfants autistes avait aussi un côté tactique, il facilitait l’obtention des postes auprès de l’Education nationale.

Le Ministère remplit tout à fait son rôle, à notre sens, quand il s’intéresse aux réalisations du terrain, quand il les harmonise et leur donne une portée nationale.

On trouvera une liste de ces classes sur :

liste des UEM et des ULIS 1er et 2d degré pour les enfants autistes

 

 

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